08/04/2024
La ligne électrique de 400 000 volts, longue de 65 kilomètres, qui pourrait être construite en Provence-Alpes-Côte d'Azur, reliant le Gard aux Bouches-du-Rhône, suscite des divergences d'opinions.
Si les travaux franchissent la phase de concertation, ils débuteront en 2028 pour un investissement de 300 millions d'euros. Le projet ambitieux de RTE vise à relier Jonquières-Saint-Vincent dans le Gard au port industriel de Fos-sur-Mer.
Avant le début des travaux de cette "autoroute de l'électricité", RTE, le gestionnaire du réseau de transport d'électricité, doit surmonter de nombreux obstacles administratifs. La première étape consiste à réunir une centaine de parties prenantes, notamment les communes, les intercommunalités et les associations de défense de l'environnement, autour de la table à Arles. La présentation et la validation de l'aire d'étude du tracé, une bande de 40 kilomètres de large couvrant 600 kilomètres carrés au total, sont effectuées. La deuxième phase, prévue pour le début de l'année prochaine, impliquera une concertation publique sur le tracé final, engageant les habitants et les propriétaires terriens.
Alors que la concertation publique de RTE, mandatée par l'État, s'est terminée le 7 février 2024, les agriculteurs concernés par le projet de ligne à très haute tension entre Fos et le Gard ont exprimé leur opposition lors d'une manifestation pacifique à Arles.
Déjà le mois dernier, la fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles d'Arles (FDSEA), le syndicat des riziculteurs de France et la filière rizicole française ont affirmé leur "opposition farouche à ce projet de ligne à très haute tension, qui viendrait défigurer ce territoire unique, réduire à nouveau la surface agricole française et imposer de nouvelles contraintes aux agriculteurs. Une traversée d'une ligne à très haute tension au milieu de ces territoires serait tout bonnement "inconcevable" pour eux."
Ainsi, dans les rues, équipés de pancartes et de cinq tracteurs, près de 500 manifestants - agriculteurs, maires, élus, militants et citoyens - se sont mobilisés pacifiquement pour tenter de faire entendre leur voix et empêcher la création de cette ligne.
Avant de terminer leur marche en direction de la place de la République, le cortège s'est symboliquement arrêté devant la sous-préfecture pour demander au préfet "la saisine immédiate de la commission nationale du débat public (CNDP).
Nous avons collaboré avec des ingénieurs sur diverses solutions et RTE ne veut pas les entendre. Aujourd'hui, la plus grosse pétition compte plus de 23 000 signatures. Maintenant, il faut en recueillir 50 000", déclare Jean-Luc Moya, de l'association Agir pour la Crau.