10/02/2024
Une ligne électrique de 400 000 volts de 65 kilomètres de long pourrait voir le jour en Provence-Alpes-Côte d'Azur, reliant le Gard aux Bouches-du-Rhône.
Si les travaux passent la phase de concertation, ils débuteraient en 2028 pour un investissement de 300 millions d'euros. Le projet ambitieux de RTE vise à relier Jonquières-Saint-Vincent dans le Gard au port industriel de Fos-sur-Mer.
Avant le début des travaux de cette "autoroute de l'électricité", RTE, gestionnaire du réseau de transport d'électricité, doit surmonter de nombreuses embûches administratives.
La première étape consiste à réunir une centaine de parties prenantes, dont les communes, intercommunalités et associations de défense de l'environnement, autour de la table à Arles. La présentation et la validation de l'aire d'étude du tracé, soit une bande de 40 kilomètres de large, couvrant 600 kilomètres carrés au total, sont effectuées. La deuxième phase, début de l'année prochaine, impliquera une concertation publique sur le tracé final, engageant les habitants et les propriétaires terriens.
Ce projet d'envergure est crucial, car il permettra de transporter une énorme quantité d'électricité, soit 5 000 mégawatts, l'équivalent de la consommation annuelle de cinq millions de personnes. Il serait impossible de le réaliser en souterrain sur une distance aussi longue.
Pourquoi un tel investissement ? La région Paca ne produit actuellement que 40% de son électricité, mais nos besoins en électricité devraient doubler d'ici 2050, selon RTE. Quant au choix du tracé, il vise à électrifier le port industriel de Fos, le deuxième site émetteur le plus important de gaz à effet de serre en France après Dunkerque.
Et qu'en est-il de l'impact sur l'environnement ? RTE met en avant l'électrification du site de Fos, la production d'hydrogène bas carbone et le développement des énergies vertes, notamment la méga-usine Carbon qui ambitionne de produire des matériaux pour panneaux solaires sur 62 hectares d'ici 2025, afin de rivaliser avec la Chine. Pour France Nature Environnement, il est nécessaire de se questionner sur la course effrénée à la consommation d'énergie, et les dégâts visuels sont évidents dans une zone de la Crau relativement préservée, sans oublier la mise en danger de la faune, notamment d'oiseaux protégés (Source francebleu)